FAQ Musique ~ 28-09-2006

En jouant dans la nuance piano, j'entends des accords incomplets. De plus, sur certains accords, les notes n'arrivent pas toutes en même temps...

Réponse

Expliquons rapidement en préambule le principe de fonctionnement de la mécanique main gauche.

Le bouton est fixé ou vissé, selon le type de mécanique, dans un piston qui reçoit lui-même une tige métallique. Sous l'action de la poussée, cette tige commande, par l'intermédiaire d'un système mécanique, la levée d'une soupape qui repose sur la table d'harmonie (voir photo ci-dessous).

mécanique main gauche
mécanique main gauche

Cette table, en bois ou en métal, reçoit de l'autre côté l'ensemble des sommiers, éléments en bois sur lesquels sont fixés les châssis avec leurs lames. Les lames sont fixées dans le châssis à la base par un rivet (le plus souvent). Une ouverture très précise (fenêtre) est faite dans le châssis ; les dimensions de cette fenêtre sont supérieures de quelques centièmes de millimètres à celles de la lame, ce qui lui permet de vibrer librement. Plus l'écart sera faible, meilleur sera le rendement. Il y a une ouverture entre la pointe de la lame et le châssis. Elle doit être de plus en plus prononcée au fur et à mesure que l'on descend dans le registre grave. Ses variations se chiffrent en dixièmes de millimètres.

La levée de la soupape fait entrer de l'air qui va mettre la lame en vibration. Lorsqu'on appuie sur un bouton d'accord, celui-ci va commander la levée de trois soupapes, correspondant aux trois notes dudit accord.

Un mauvais réglage des ouvertures (trop important ou pas assez) et l'inégalité entre celles-ci va créer des problèmes dans le départ de la vibration, donc du son, surtout dans la nuance piano qui a une entrée d'air réduite.

Il faut donc contrôler et régler chaque ouverture de façon à obtenir un départ correct du son, en n'oubliant pas l'équilibre entre la lame intérieure (tiré) et la lame extérieure (poussé).

Pour les accords, la difficulté est d'obtenir l'égalité d'ouverture des six lames. Tout ce travail demande beaucoup de temps, de soin et d'attention car, par ailleurs, les voix sont différentes (grave, médium, aigu), d'où des réglages d'ouvertures qui doivent être adaptées à chaque hauteur, partant du principe qu'il faut plus d'air pour une note grave que pour une note aigüe.

J'en profite pour signaler que le problème peut tout à fait se percevoir aussi au niveau de la main droite, notamment sur le registre bandonéon (flute + basson), voire 2 flutes, ou pour les « 4 voix » sur les registres qui impliquent la voix du piccolo (flute + piccolo, basson + piccolo, et naturellement les autres combinaisons sur 3 ou 4 voix qui en découlent).

Obtenir une parfaite égalité de sortie sonore sur les différentes voix de chaque main est le gage d'un sérieux et d'une maitrise incontestables. Peu d'accordéons, même neufs, sont correctement réglés à ce niveau.