Accord / Principe

Comme la plupart des instruments, un accordéon doit être accordé régulièrement car, de façon naturelle, la hauteur du son bouge plus ou moins suivant la qualité de l'instrument et l'utilisation qui en est faite.

Principe de l'accordage

À la moindre variation de l'un des éléments de la musique, le son de la note bouge. Il faut alors agir principalement sur deux éléments : la lame et la peau.

Lame

On ajuste la hauteur d'une lame en la grattant à l'extrémité pour la monter ou à la base pour la baisser. Le principe est le même dans le cas du pré-accordage à la machine effectué par les fabricants, comme par exemple ici dans les ateliers Ciccarelli.

La 1re voix flute doit être juste, c'est à dire accordée avec le la3 au diapason (entre 440 et 442 Hz). Précisons que le la3 (ou la 440) est dans le 2e interligne sur une portée en clé de sol ; le bouton correspondant se situe à peu près au milieu du clavier chant.

La 2e voix flute est plus ou moins éloignée de la 1re.

Pour les instruments qui ont 3 voix flute, la 3e flute a généralement le même écart que la 2e flute mais se trouve cette fois-ci en dessous de la flute juste (c'est notamment le cas sur les accordéons musette). On l'appelle alors flute basse.

La tendance actuelle est plutôt à diminuer l'écart de la flute basse, privilégiant ainsi la flute haute, mais tout type d'accord est envisageable pour les voix flute bien entendu.

Les voix basson et piccolo, quand elles sont présentes, sont accordées à l'unisson avec la voix flute juste.

Peau

Lorsque les peaux n'assurent plus leur fonction, elles peuvent éventuellement être remises en forme s'il s'agit de peaux en cuir et en bon état. Dans le cas de peaux plastiques (ventilles), il faut les remplacer.

Si les renforts sont fatigués, il est possible de les réajuster s'ils sont en métal. Les renforts plastiques doivent être remplacés.

Accordages courants

On rencontre souvent les appellations suivantes pour parler d'un type d'accordage.

voir aussi : conversion cents/hertz à la faq musique

Notions essentielles

Voici les principaux aspects à prendre en compte pour réaliser un accord.

Registre

Au fur et à mesure de la montée des notes dans l'aigu, la vitesse de la vibration doit s'accélérer de façon progressive. Mettre en œuvre une vibration n'est pas qu'une simple affaire mécanique ou mathématique. La simple utilisation d'un accordeur électronique ne suffit pas à donner un accord juste car les lames réagissent différemment suivant le registre considéré : grave, médium, aigu.

Le grave par exemple (encore plus sensible sur la voix du basson) demande une hauteur très légèrement supérieure pour être juste avec l'octave supérieure car il faut compenser la lourdeur de la lame qui a besoin de plus d'air pour démarrer.

Le problème prend encore plus d'acuité pour l'accordage des voix les plus graves de la main gauche. Pour cette partie précisément, un accordage fait voix par voix, de façon séparée, ne donnera pas un excellent résultat, il faut travailler sur une voix puis avec la 2e, la 3e...

Entrée d'air

Un point très important concerne le niveau d'entrée de l'air. Suivant la pression des sommiers sur la table, la variation subtile de leur inclinaison obtenue par le positionnement des barrettes sera déterminante pour garantir des vibrations harmonieuses, régulières et équilibrées, ainsi qu'une puissance correcte.

Ouverture des lames

L'ouverture des lames joue également un rôle primordial.

Plus le son de la note est grave, plus l'ouverture doit être prononcée.

Il faut donc procéder au réglage des ouvertures de lames (ou le rectifier) pour obtenir la meilleure mise en vibration possible par rapport au volume sonore souhaité : pianissimo, piano, mezzo forte, forte, fortissimo. Le plus délicat étant d'obtenir la meilleure réponse entre les extrêmes : pianissimo et fortissimo.

Les peaux

La peau joue un rôle primordial dans la tenue de l'accord. Par sa faculté à obturer parfaitement la lumière du châssis, elle garantit une régulation correcte de l'air qui va permettre une mise en vibration stable de la lame.

Le choix des peaux dans leur calibrage doit être différent pour les lames « tirées » et les lames « poussées ».

La dimension du collage des peaux est encore un facteur important pour le rendement sonore, elle doit être adaptée à la qualité des peaux utilisées et au modèle considéré. S'il est nécessaire de remplacer une peau ou de la recoller, il faut observer la même longueur de collage (ce qui n'est pas évident dans le cas de peaux neuves) ; faute de quoi la vitesse de vibration sera modifiée, il faudra donc la reprendre.

En permettant à l'air de pénétrer plus ou moins dans l'instrument, on peut aussi jouer sur l'équilibre main droite / main gauche, et sur la couleur sonore.

Conclusion

C'est le « coup de patte » de l'accordeur et son oreille qui, en tenant compte au mieux de tous les éléments cités auparavant, va donner à votre instrument une personnalité, une chaleur et une puissance en adéquation avec votre souhait musical.

Entre un instrument en bon état et un modèle présentant des problèmes de tous ordre, il y aura une différence considérable de main d'œuvre, voire de fournitures, donc de cout. Aussi je conseillerais plutôt d'éviter d'attendre trop longtemps (trois ou quatre ans pour la première révision, les suivantes pouvant être plus ou moins espacées selon le niveau d'exigence) et de prendre le plus grand soin possible de votre accordéon (voir conseils d'entretien / utilisation).